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Une année à Madagascar

16 janvier 2011

BIENVENUE...

"C’est d’être tant parti que je suis demeuré

      une âme dispersée aux quatres vents du ciel…

 

Vous, départs sans retour qui m’avez fait multiple

          avec des souvenirs très tendres et terribles

            Vous, rades d’arrivée ou havres de départ

                Vous de tous les dons

                     Vous mon destin et ma part

                         Mirages de bonheur

                              Réalité des larmes

                                  Soif jamais étanchée

                                        Douleur rassasiée"

 

                                             Robert-Edward HART

 

Qu’elle tiraille cette soif d’ailleurs… La partager avec vous, surtout, pour vous avoir,  partout…


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16 janvier 2011

ANDASIBE - VATOMANDRY (août 2006)


Départ samedi 7 h, rencontre avec Maleck, notre chauffeur pour ces 4 jours et sa superbe Renault 19… J’avais oublié qu’il existait des voitures si confortables !!!

Quitter Tana n’est pas une mince affaire… Maleck égrène inlassablement les noms à rallonges des dizaines de quartiers qui composent la capitale… Et puis on respire… Des rizières… Des maisons en terre rouge et toit de chaume… La route tourne beaucoup mais est bien bitumée… Que du bonheur pour les yeux…

Arrivée à 11h30 à Andasibe (c’est-à-dire à 150kms de Tana!!). Il faut payer l’entrée : 1000 ariary pour les Malgaches (0.50 euro), 25000 pour les Vazahas… et là encore prendre un guide… Coup de chance, Monique a un œil imparable pour repérer les bestioles si chères à mon amoureux !!! Après une heure de marche, on tombe sur la première famille d’Indri-indri, grand lémurien de 1m qui n’existe que dans ce parc national… C’est très impressionnant… Une deuxième famille 1 heure après… On a eu de la chance… Leur chant étrange s’étend jusqu’à deux kilomètres à la ronde… Super balade… Arrivée au Zaza Robert (club med local ?!?!) de Vatomandry en fin d’après-midi après une superbe route dans des paysages très verts ponctués d’improbables petites huttes en bois où vivent des gens dans le dénuement le plus total…

Dimanche au « centre-ville » de Vatomandry (cf photos !!!) On se fait dévisager mais + par surprise et curiosité que par intérêt… Les « bonjour Vazahas !!! » retentissent de toute part mais pas les « donne-moi de l’argent !! » Alors, on donne du sourire… Balade le long du canal des Pangalangues qui s’étend sur 600 kms et longe l’océan Indien… Les enfants jouent, les femmes lessivent, les hommes piroguent… C’est beau et calme… L’océan Indien est déchaîné, peu de gens osent s’y baigner… Il paraît même qu’il y a des requins… Journée calme, aux mille bonjours !!!

Lundi… Grosse fièvre pour Aymeric… Journée à l’hôtel… Note pour plus tard : toujours emmener un livre lors des vadrouilles !!!

Mardi : retour sur Tana, avec un arrêt à Exotic Farm… Attrape-Vazahas où des lémuriens aussi sauvages que des labradors viennent manger dans ta main, quelques caméléons et geckos en cage… Après Andasibe… Bof !!! Mais, permet de reprendre un bon bol d’air avant le retour à Tana-chaos…



16 janvier 2011

TANA - AMBOHIMANGA (août 2006)


Samedi « pretty man and woman »… ou « comment essayer de s’approprier son appartement » par Aymeric et Camille… A Tana, il y a les lieux pour Malgaches et les lieux pour Vazahas… Nous, on voulait pas aller au grand supermarché européen pour remplir nos placards…

Direction Berohirka, le quartier chinois, où tu trouves beaucoup de fringues idéales pour un remake de « Madame est servie » mais pas de vaisselle ni de couette… Passage à Analakely et ses dizaines de pavillons où tu trouves de la cire, des portefeuilles, des tomates, des balais, des papayes, des chaussures mais pas de vaisselle ni de couette…

Bon, supermarché, et puis c’est tout !!!!!!

Tellement dépitée que j’ai fini en boîte de nuit, pfffffff… Agréablement surprise, cependant, beaucoup moins de prostituées que dans d’autres lieux, aucune ne s’est aventurée à mettre sa main sur le postérieur de mon Jules, je n’ai donc pas crevé d’yeux… cette fois-ci !!!

Dimanche, vadrouille à Ambohimanga, la colline bleue à 18 kms (1 heure !) de Tana… Superbe petit village tout de terre rouge, surplombé par un « rova » c’est-à-dire un palais royal… Vous vous attendez à Versailles ? En fait, c’est une cabane en bois (mais, une grande, hein !!) qui date du XVIIème siècle, où vivait le roi qui a unifié le royaume des 12 collines sacrées qui entourent Tana (en prenant 12 femmes, malin, le mec !!!). A côté, la maison de sa belle-fille, superbe maison en bois style Louisiane… C’est si dérangeant de voir l’avant-colonialisme et l’après… En 60 ans, on passe d’une hutte à une maison, de l’instinct de survie à l’étalage de richesse… Visite super intéressante… Panorama sur tout Tana…

On décide de gravir la colline en face, pour changer de point de vue… Sacrée montée mais quel cadeau à l’arrivée !!


16 janvier 2011

BILLET NOIR, ANTI-CARTE POSTALE :(


MAUVAISE HUMEUR : Tanana – spleen…

A Tana, les menuisiers viennent chez vous sans prendre RV, attendent et repartent… ça pendant 1 mois.

A Tana, les chauffeurs de taxi sont toujours en réserve, prennent de l’essence dans une bouteille à la première station avec l’argent de ta course et arrêtent le moteur dans les descentes.

A Tana, tout se marchande, même au Conforama !

A Tana, avant de voir le ciel, tu vois un énorme nuage gris…

A Tana, la très belle Alliance Française côtoie un très moche bidonville…

De même, dans les restaurants chics et les boîtes, il y a de moches moches Vazahas très vieux, avec de jeunes jeunes Malgaches très belles…

A Tana, les chauffe-eau, qu’ils soient électriques ou à gaz, explosent.

A Tana, tu dis « non merci » aux vendeurs à la sauvette jusqu’à 20 fois en traversant la place d’Antaninarenina.

A Tana, il y a des chiens errants partout… qui aboient surtout la nuit.

A Tana, les enfants te courent après en hurlant « Vazahas, donne-moi l’argent ! »

A Tana, j’ai vu le corps d’un adolescent mort sur le trottoir.

A Tana, pour le moment, il fait bien froid…

… peut-être que l’été, il y aura des fleurs qui casseront le bitume, et que la pluie lavera toute cette saleté…


16 janvier 2011

MOUVANCE !!


Aymeric est enfin de retour… Avec des photos de bestioles micro et macro à déguster bientôt sur son blog… On se prépare au déménagement… Quatrième maison à Tana… : de l’appart’ prêté par l’Alliance à la super chouette colocation avec Julie et Caro… De notre « maison de caractère » (hum hum…) à notre futur appart’ inondé de lumière mais quand même abrité par les palmiers… J’envoie des photos très vite… Le temps de tout installer… Moral au beau fixe même si les vadrouilles ne sont pas au rendez-vous pour le moment… On regarde les billets pour passer Noël à Maurice… Ce n’est encore pas l’été à Tana… Par contre, toujours, on pense à vous,… fort…

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16 janvier 2011

KATSOAKA (septembre 2006)


Après 30 minutes de « bavarmarchandage » avec le chauffeur de taxi, nous sommes partis à 25 kms à l’ouest de Tana, direction « Lemurspark », une réserve de lémuriens, soi-disant un grand parc accueillant des animaux à l’état presque sauvages… Une fois encore, notre notion du « presque » diffère un tant soit peu… Peu importe… Ci-joint les photos du cadre sublime dans lequel se trouve le parc… Balade magnifique où l’on comprend un peu mieux son surnom d’ « Ile rouge »… et tout ça à 20 minutes à peine de Tana, la grise… Rajoutez au décor le sourire des habitants, les éclats de rire, même, à notre arrivée… Les adultes aux fenêtres, les gamins qui nous courent après et se carapatent dès qu’on se retourne, les jeunes ados qui nous snobent, les jeunes filles qui jeunefillent pour attirer le regard d’Aymeric, les zébus alanguis, les poules ébouriffées… J’échangerais bien, tiens !!! Bonnes photos…

16 janvier 2011

MANTASOA (septembre 2006)


Samedi 17 h 30, direction Mantasoa, à 60 kilomètres de Tana, 40 de route et 20 de piste…

Le but officiel de la manœuvre étant de ramener à Elisabeth et Jean-Marc leur voiture, ces derniers ayant fait la route à pied !!!

Une heure à tourner dans Tana avant de trouver la bonne route, les Malgaches étant plutôt avares en panneaux et indications… Première piste pour moi, de nuit ; note pour plus tard : acheter un soutien-gorge de sport pour ce genre de virée !!! Nous sommes arrivés à l’Hôtel Ermitage à 20 h 30 (hôtel 4 * s’il vous plaît…), pour un dîner au coin du feu, quelques rhums arrangés (rhum avec fruits macérés ou épices) et parties de billard.

Le lendemain au réveil, découverte de l’environnement qui nous entoure (de nuit, nous n’avions rien vu), vue sur le lac, immense… Les randonneurs optent pour une virée en pirogue sur le lac, Aymeric et moi pour une petite marche jusqu’au village de Mantasoa à 5 kilomètres de l’hôtel. Piste de la veille mais sous le soleil cette fois… Bonne odeur de pins… Et toujours les regards surpris des habitants et les saluts des enfants…

Retour par la piste, plus de deux heures et demie… mais paysages magnifiques en échange des soubresauts et des coups aux abdominaux !!! Encore un doux dimanche, nez coudesoleillé mais poumons revivifiés !!


16 janvier 2011

MORAMANGA (octobre 2006)


Moramanga… Ca veut dire "là où les mangues sont bon marché"… Petite bourgade malgache bien bien tranquille… bien bien tranquille!!!

"Gare de l’est", samedi matin, 9 h… En bons débutants en la matière, on se laisse agripper par le premier rabatteur venu pour se retrouver dans un taxi brousse vide : Et c’est là que nous apprenons que les taxis ne partent que lorsqu’ils sont pleins… Et c’est là que le chauffeur nous met le best of "1963 en France" à 150 décibels pour agrémenter l’attente… Et c’est là que nous donnons du "non merci" à 20 fois/minute à tous les vendeurs qui passent leur camelote par la porte : cervelas, pèse personne, briochettes, piles alcalines, antenne télé, caca pigeon (biscuits apéro locaux), barrettes à cheveux, CD piratés, et j’en passe… 1 heure et demie après, la gorge sèche et les nerfs à vif, NOUS PARTONS direction… Moramanga!!!

112 kilomètres après – 3 heures – Dame Anne était là pour nous réceptionner avec sa gouache et son sourire.

Resto, visite de l’Alliance Française (on dirait la maison en briques des 3 petits cochons, 20 m2 au moins!!) et… du grandiose musée de la gendarmerie de Moramanga, célèbre dans le pays entier!!! Entre les pièces à conviction confisquées, les extraits de plantes empoisonnées toujours utilisées pour les maraboutages et vengeances personnelles, les mannequins de gendarme en raphia… on était … héberlués… (cf les photos)

17h30 : nuit, donc apéro, au rhum vieux… (A Moramanga, y’a de l’eau qu’entre 8 et 11 h… ) Pour attendre qu’il soit mini 19h30 pour aller au resto (satanées coutumes européennes!).

19h30, les portes du resto se ferment devant nos yeux ahuris… Heureusement… : le deuxième resto de la ville fonctionne à des heures… indues de la nuit, c’est pas pour rien qu’il s’appelle "La sirène dorée"… On a mis l’ambiance dans ce lieu improbable, après notre apéro de marin… Couchés à … au moins 21h30, après avoir chanté du Pow wow pendant une bonne heure (Anne n’a pas de musique), danser ouzbek (Anne en revient) et débattu avec force d’arguments intelligents sur, je vous le donne en mille, les candidats mai 2007 (ah, le rhum brun…)

Réveil avec le soleil, petite balade sur les hauteurs de la ville avec mon amoureux et … retour à Tana après les 3 heures légales de transport…

Ben, c’était drôlement chouette, Moramanga!


16 janvier 2011

Keskej'faisdemesjournées ??


J’ai été recrutée comme Volontaire Internationale par le Ministère des Affaires Etrangères, pour travailler à l’Alliance Française de Tana. Je suis directrice adjointe à la pédagogie pour l’AF mais je travaille aussi pour la Déléguée Générale Adjointe à la Pédagogie qui gère la pédago pour tout le réseau des AF de Madagascar.

Concrètement, j’ai à guider les professeurs dans l’élaboration de leurs cours et à faire de la formation de formateurs : j’interviens dans différents séminaires (à l’Alliance et à l’IUFM local). Je n’enseigne plus le FLE, mais la didactique du FLE à des personnes souvent formées "à l’ancienne"!!

Cependant, j’ai énormément de latitude dans mon travail et j’essaie de mener différents projets, surtout dans le multimedia : je travaille sur la création de méthodes (pour l’utilisation du Dvd en classe de FLE, de la chanson, des dessin-animés…) en collaboration avec les profs, sur la création d’une sitothèque grâce à laquelle les apprenants pourront travailler en auto-formation, sur un fonds de doc authentiques sonores… J’ai instauré des séances de projection de films gratuites, des ateliers de SLAM, …

Surtout, il faut s’adapter au pays : à Madagascar, tout fonctionne avec des bouts de ficelle, il faut faire avec les coupures d’électricité, avec une connexion internet modeste, avec une méthode d’apprentissage très traditionnelle…

En fait, la directrice gère le fonctionnement de l’AF et des 55 profs (répartition des cours, emplois du temps, rémunération des profs…) et il me reste la meilleure partie (à mon goût) : la création de docs, les conseils, l’ouverture culturelle… Ne me reste plus qu’à élaborer le projet qui me verra partir en mission dans le pays…

Voilà !


21 décembre 2010

AMPEFY (novembre 2006)


Ce week end, on a décidé de partir en troupeau de Vazahas voir si l’herbe était plus verte à 120 kms de Tana !! Location de taxi brousse, cargaison de croissants chauds, bonne humeur et grand soleil…

Première rando vers l’ilôt de la Vierge qui nous offre un panorama sublime sur le lac d’Ampefy, des couleurs magnifiques, des villageois interloqués qui nous donnent du sourire… Redescente en bus pour les "paresseux" (?!?)… Retour à pied pour les autres avec Elisabeth (la copine qui fait 60 kms chaque WE…) avec refus de reprendre la route aller et "raccourci" par les crêtes… On a monté, descendu, monté, descendu, monté… Mais on a, du coup, bien mérité le resto à foie gras du soir : et oui, une des spécialités malgaches est le foie gras…

Dodo en collectivité (entre copains et araignées!!) et départ pour la rando touristique du coin : les chutes de la Lily, une jeune fille qui s’est jeté dans ces chutes pour cause d’amour contrarié!! Rando sur une piste très sèche où on subit les nuées de poussière des 4×4 qui nous dépassent, un beau parking à l’arrivée, et pas mal de gens à la cascade… 4 gosses  proposent de nous emmener à une autre chute, déserte, cette fois… Pas de baignade, billariose et autre maladie en -ose oblige, mais plein la vue quand même…

Retour aux bungalows pour un "tournoi de pétanque apéritival" avant de repartir pour Tana…


21 décembre 2010

DIEGO SUAREZ (décembre 2006-janvier 2007)


Note pour plus tard : "Pour se reposer à Madagascar : ne pas partir en vacances et rester bien bien tranquille derrière mon bureau…"

Déjà avant de partir, ça merdait… A J-3, on nous annonce un cyclone force 4/5 sur Diego le 23/12… Du coup, les deux couples d’amis avec qui on devait partir paniquent et changent leurs billets d’avion… Nous, on dort pas sur nos deux oreilles mais on maintient le cap sur le nord, en changeant seulement nos billets pour le 24/12… Les imprévus ne faisaient que commencer…

Arrivée samedi 24, donc, sous la pluie… hôtel Balafomanga… On nous montre un petit couloir inondé, mais sans eau au robinet : notre chambre pour le réveillon… même pas de sapin ;) … plus de réseau téléphonique depuis le cyclone… Impossible de joindre Julie, notre copine qui bosse à Diego… Pas découragés pour autant, on part à l’assaut de la ville et de ses flaques. Chouette réveillon tous les trois au resto : poisson, poisson, et poisson… Ca change du zébu… Après le dîner, Julie nous propose de poursuivre en boîte pour qu’on voit "le vrai Diego"… Et, là, le choc, vraiment… Dans la boîte, des centaines de filles sublimes de moins de 25 ans (voire beaucoup beaucoup moins) se dandinent à moitié à poil… Leurs cavaliers : des vieux Vazahas ignobles de 60, 70 peut-être même 80 balais… qui tripotent et collent ces gamines sans sourciller avant de les emmener dans leur hôtel… C’est à vomir… Alors, le tourisme sexuel, c’est ça… Dès fois, je me dis que les copains ont raison de parler "du monde merveilleux de Camille"… Trop naïve, peut-être, ce remake de Cocoon dans les bas-fonds des hôtels de Diego fait froid dans le dos… Je comprends d’autant mieux le titre "rade terminus"…  On se barre sans demander notre reste en se serrant fort la main…

Noël… Enfin pas vraiment… Pas de cadeau, pas de petit déjeuner en famille, pas de photo du sapin… Mais, la rencontre avec M Jacques, notre loueur de voiture, qui nous amène notre carrosse à 9h devant l’hôtel. Il nous demande un chèque de caution (on a laissé le chèquier à Tana); alors il nous demande 300 000 ar de liquide (on les a pas); alors, il nous laisse partir avec la 4L sans garantie !!! Nous, on ne signe aucun papier : normal, c’est Mada !!! Aymeric tatonne avec le levier de vitesse en l’air… on décide de s’arrêter prendre un petit déj dans un grand hôtel et là : surprise!! La 4L ne ferme pas… (enfin, si, côté passager car la porte est bloquée!!!). On rappelle M Jacques, qui nous dit que … c’est pas grave. Un peu quand même!!! Si on se fait tirer la voiture, que se passe-t-il??? Faire de la taule à Mada, non merci… Du coup, on abandonne : on lui ramène la voiture et on la réserve pour le lendemain avec un chauffeur… Décidément, impossible de voyager en indépendant à Mada… Changement de programme, on se fait toute la baie de Diego à pied, il fait chaud et soleil, profitons-en!!! Toujours pas d’eau à l’hôtel…

Mardi, départ pour le parc national de la montagne d’Ambre à 30 kms de Diego avec notre 4L qui ferme pas et le chauffeur… Attrape-Vazahas, ces parcs nationaux : 10 euros / personne pour l’entrée (contre 50 centimes pour les Malgaches) + 20 euros pour le guide : là encore, il faut se farcir quelqu’un. Heureusement, celui-là est très sympa et parle bien français. Il nous explique et nous montre plein de choses : on a la chance de voir 3 familles de lémuriens, des phasmes, des escargots énormes et le plus petit caméléon du monde et … d’horribles sangsues… Je sentais une vive douleur sur la cuisse après la première heure de marche, je soulève mon fut’ pour voir cette énorme bestiole noire qui me pompait le sang gaiement, au jour d’aujourd’hui, j’en ai encore la grosse trace violette dégueu sur la jambe… Bon, après on s’y fait, on s’est fait bouffer les jambes par ces bestioles tout l’après-midi, on était couvert de petits suçons… Ca, c’était pour la faune. Pour la flore, on était en forêt tropicale humide… Il faut donc … de l’humidité … et c’est ce qu’on a eu : 1 heure de marche au sec et 4 sous une pluie torrentielle non stop… Je n’avais jamais fait ça… Retour à Diego en fin d’après midi, trempés comme des souches mais gardant dans la tête les images de deux énormissimes trop belles cascades, cadeau de notre trek.

Mercredi… Plus de sous… Bon, OK, on avait prévu un peu juste… Heureusement, on est à Mada!!! On est allé à la banque, on a dit qu’on avait un compte à Tana, ils ont à peine regardé mon passeport et ils nous ont donné des sous… Ca a pris toute la matinée, mais c’était de notre faute, alors, on n’a pas ralé. On est parti, sous le soleil, à Ramena, village de pêcheurs, à 25 kms de piste de Diego. On avait loué un bungalow qu’on croyait sur la plage… Pas tout à fait, en tous cas, une enclave Vazaha, au milieu d’un bidonville, village de beauf, genre club Med mais en plus médiocre, avec beaucoup de gros monsieurs qui boivent de grosses bières en tapant sur les fesses de leurs nouvelles  "petites copines" malgaches, louées, comme le bungalow, à la semaine. On arrive à la plage en suivant les égoûts du village, et en slalomant entre les poules et les macheurs de khât avachis (plante que les Malgaches ruminent pendant des heures pour ses vertus euphorisantes : imaginez tous les hommes du village avec une joue de hamster, c’est assez drôle…) Se baigner en amoureux sur la plage… Ca fait rêver… C’était sans compter sur les "des tresses, madame, pas cher, belles tresses" "massage, monsieur, pas cher, massage?"… On se croirait presque dans les rues de Tana… On se dit que sûr, demain, on reste pas là… On se fera une rando le long des 3 baies qui font face à Ramena. Je pensais pourtant ne pas prendre de risque en mangeant un poisson grillé…

Et si!!!!! J’ai passé la journée du lendemain au lit (et aux toilettes, non séparées de la chambre, pas du tout tue-l’amour…), décalquée, à ingurgiter des litres et des litres de coca, sans pouvoir rien avaler, avec mon amoureux qui ne savait plus quoi faire pour me requinquer…  Ballade annulée, d’toutes façons, il a plu toute la journée…

Vendredi, je puise tout au fond un bout de courage et nous voilà partis pour la mer d’Emeraude… Avec un nom comme ça, je ne pouvais pas ne pas me forcer à y aller. 4 Vazahas et 6 Malgaches, dans un tout petit bateau de pêche, au milieu de la mer… Ca non plus, j’avais jamais fait… Quelques gouttes d’eau au départ, pour finir par des trombes à l’arrivée… Vous avez dit, pas de bol??? Arrivés sur notre île déserte normalement paradisiaque (au bout d’une heure de bateau) on court se réfugier sous une paillote grelottant, en maillot de bains avec notre serviette trempée avant même la baignade… Cela dit, même sous la pluie, la mer d’Emeraude, c’est de la tuerie… une eau translucide, mais couleur verte… Tu vois le fond, partout… Du sable blanc, blanc, blanc… C’était magnifique… Les hommes reprennent le bateau pour aller pêcher au harpon en pleine mer, j’ai suivi, pour voir : 25 poissons gros comme… des gros poissons en moins d’un quart d’heure… Ils repèrent la bestiole et plongent jusqu’au fond… Des oufs! Pendant ce temps, les 2 nanas nous préparent du riz à la coco et des achards et ça finit par un gueuleton incroyable sous la paillote et sous la pluie (avec surtout du riz pour moi…). Enfin, seulement pour les Vazahas, parce que les Malgaches mangeront nos restes, ça aussi, c’est naze et triste… Le ciel se découvre dans l’après-midi, on se balade sur l’île, en ramassant des coquillages magnifiques, et là, c’est drôlement romantique quand même…

De retour aux bungalows, il faut trouver un taxi pour rentrer à Diego, et là, les mecs sont malins, ils savent qu’on est coincés, alors ils font des prix de malade!!! On rentrera dans le coffre d’un pick-up pour la peine, et sans pluie même !!! Drôlement hâte d’arriver à Diego pour se sécher… Le ventre d’Aymeric commence à pas faire son malin… Heureusement, on a trouvé un chouette hôtel, à un prix raisonnable, très propre, avec eau chaude et tout… Enfin, il aurait fallu que le gérant n’oublie pas notre réservation… J’avais payé la 1ère nuit, mais "je suis désolé, j’ai oublié"… Aymeric, furax, veut se saisir de son portable pour trouver un autre hôtel… Et là : plus de portable (le mien était à Tana)… Et son ventre qui grogne, qui grogne… Et là, le gérant nous sauve : si on attend une heure, une chambre sera libre… OK… Avec horreur, on voit, après une heure d’attente, sortir de la chambre un mec et sa pute… Le gérant nous rassure "si vous voulez, je vais changer les draps"… Il est 19h30, nous sommes au bord de la crise de nerfs, nous entrons dans la chambre : lit 1 place !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Aymeric est malade comme un chien, on n’a plus de téléphone, on a réservé une bagnole pour demain 6 heures : ça craint… On repart dans Diego à la recherche de Julie et d’une cabine téléphonique, ce sera la 5ème qui fonctionnera !!! Bien sûr, à l’hôtel, personne n’a trouvé notre portable… On annule la voiture et je tente tant bien que mal de prendre soin de mon homme.

Samedi : recherche d’un hôtel, arrêt de la ligne du téléphone perdu, puis rien. Dodo, lecture et rien. On l’a bien mérité.

Dimanche : re 4L et re chauffeur, direction le parc régional de l’Ankarana. Grand soleil, deux heures de route : magnifique… On traverse beaucoup de villages, de marchés, les gens s’affairent pour la fête de ce soir. Les femmes sont magnifiques, ici… C’est vraiment l’Afrique, des boubous de toutes les couleurs (ici, ça s’appelle des lambas)… Les gens des côtes sont les descendants d’esclaves, ils ne ressemblent pas du tout aux gens des Hauts Plateaux… Mais, comme ils sont beaux!! Dans ce parc, on voit des trucs incroyables, des paysages encore jamais vus : les Tsingy. Ce sont des sortes de stalagmites très piquants et très acérés sur lesquels on peut marcher. Ils s’étendant sur des kilomètres. Ceux que nous avons vus font une dizaine de mètres de hauts mais il en existe de bien plus hauts dans l’ouest de l’île. Le bruit de ces pierres, leurs formes, leurs accumulations, c’est extra-terrestre… Aussi, nous sommes allés dans une immense grotte, gavée de chauves-souris, c’était ultra impressionnant… On a vu des tonnes d’animaux d’habitude dans les zoos !!!! Des lémuriens, des boas, des papillons sublimes, des perroquets, des caméléons, des batraciens bizarres, des araignées plus grandes que ma main, aussi des baobabs… C’était magique… Pour cette ballade, j’oublie tous les aléas passés… Pour cette ballade, j’aime Madagascar…

Retour à Diego pour le Réveillon. On est invités à une grosse fête chez une amie de Julie : une cinquantaine de personnes, Vazahas et Malgaches, jeunes, vieux, c’était super. On a dansé toute la nuit (enfin surtout les Malgaches qui sont increvables quand il s’agit de danser) le saleg… (danse où il faut beaucoup remuer le popotin !!!!)

Lundi, lendemain de Réveillon… La chaleur est insupportable, du 35° au moins et pas un souffle de vent… On fait nos purs Vazahas et on va se dorer la pilule à la piscine du Grand Hôtel tout l’après midi après un petit déjeuner chic gargantuesque. Ben, oui, après tous ces hôtels miteux, ça fait du bien dès fois!!! Dernier dîner avec Julie.

 

Bilan mitigé, donc… Madagascar, c’est le pays du grand n’importe quoi, le pays des extrêmes, là où tout peut t’arriver, le mieux ou le pire… Le pays des moustiques, ça c’est sûr… On a la peau ravagée de morsures en tout genre… mais, on est presque reposés et surtout on a fait un break de Tana : on était presque contents de rentrer, tiens !


21 décembre 2010

MAHAJUNGA (janvier 2007)


Vendredi, après un déjeuner à la Résidence de France chez l’ambassadeur et une réunion interminable, on a troqué fringues de pingouin contre chaussures de rando, direction Majunga…

Péripétie n°1 (on est à Madagascar ou pas?!?!…) : ça commence dès l’aéroport quand on réalise, avec stupeur, qu’on va voyager dans un ATR 42, c’est-à-dire un avion à 42 places (comme son nom l’indique)… Un tout p’tit coucou, quoi… on ne se presse pas pour y rentrer, du coup, on se retrouve avec les deux places à l’envers… Trop sympa la poussée du décollage… Finalement, au moment de la libération de l’atterrissage : surprise… L’avion redécolle!!! Visibilité trop pourrie due aux trombes d’eau… L’avion tournera 30 minutes avant de réussir à se poser : l’HORREUR!!!

On est donc accueillis par la pluie (Majunga est la ville où il pleut le moins à Mada… Aurait-on la poisse?!?!)… mais aussi par Marion, et ça, ça fait plaisir…

Samedi, départ en taxi brousse pour Petite-Plage à 10 kms de Majunga. On marche pendant 2 heures, sous le soleil, les pieds dans le sable, pour arriver jusqu’au Cirque Rouge, un… cirque… rouge… Malheureusement, le passage du cyclone a transformé le chemin pour entrer à l’intérieur du cirque en rivière; on ne le verra que de loin… Avant de rebrousser chemin sous une averse mémorable… Le soir, dîner typique Majunga : des brochettes de zébu et du manioc, en terrasse (sous l’auvent, car la pluie n’a de cesse de tomber…) Très bon… Surtout pour mes p’tites amibes (souvenir de Diego, qui ne se lasse…) !!!

Dimanche, … malade, mais départ pour le parc national d’Ankarafantsika, dans un beau taxi brousse, tout confort (dommage qu’il fasse monter un peu plus de passagers et de canards que de places assises… Sans commentaire!) Chouette rando en forêt puis dans la savane pour arriver à l’incroyable canyon du Lavaka… Indescriptible… Retour avec des images plein les yeux, la route est superbe… billard, dîner, et dodo bien mérité.

Lundi, grosse chaleur… Pour notre dernier jour, Majunga ne faillit pas à sa réputation… Balade dans la ville, pas belle, mais sûrement douce à vivre… Ca rappelle drôlement la Crête : le mer, les bicoques, le rythme (!), les terrasses, la langueur… A voir…

Retour dans un ATR 72… ;)

 

21 décembre 2010

FORT DAUPHIN (avril 2007)


Bien décidés à profiter à fond de notre WE, nous avions soigneusement sélectionné un vol direct pour Fort Dauphin… Apparemment Fort Dauphin en a décidé autrement puisque l’avion a fait un léger crochet via Tulear, et nous sommes arrivés avec 2 h 30 de retard… Même pas mal ! Fort Dauphin est fantômatique… Les bâtiments en dur qui restent sont à l’image des épaves qui flottent dans la baie… Tout n’est que ruines datant de la colonisation… Sinon, une multitude de cases en bois et ravinalala, qui résistent comme elles peuvent aux cyclones et aux vents… Balade sur la plage et dans la ville l’après-midi.

Le lendemain, debouts à 5h pour aller en pirogue jusqu’aux criques de Lokaro… Ne pas se poser de questions quand on voit le "bateau" et partir… Traversée d’un premier lac, pas un brin de vent, le calme, les oiseaux, les poissons… puis on s’enfonce dans la mangrove, sublime… pour finir par un autre lac. Arrivée à Evatra, village de pêcheurs auquel on n’arrive qu’en pirogue… Un autre monde! Balade à pied de deux heures, criques, grotte, pêcheurs, zébus, bestioles et toujours l’impression d’être presque seuls au monde… Poisson grillé au déjeuner et retour en pirogue… Et là, en plus, des martins pêcheurs, des ibis, des ravinalalas, des arômes, et de tous les autres trucs beaux et exotiques : 2 crocodiles… Notre guide s’appelait Prudence… que risquait-on??? Ca fait quand même un peu bizarre…

Lundi, on s’embarque avec un taxi vers l’ouest, direction Ambosoary… Aymeric m’a toujours parlé du côté extraterrestre de cette route, je ne voulais pas manquer ça… Effectivement, c’est … exotique! Beaucoup de cactées, d’arbres endémiques à Mada, quelques baobabs, quelques caméléons, quelques villages, la brousse profonde, c’est impressionnant… Les gens n’ont tellement rien et vivent dans un environnement si hostile… La route est défoncée mais cette région est à voir absolument…

Mardi, juste avant le départ, puisque la pluie nous chasse, petite balade dans la réserve de Nahampohena.

Le Sud…  magnifique, déroutant, irréel…


21 décembre 2010

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Juste pour info :

Arrivée à Paris, le 29 juillet à 10 h 40…

 

A bientôt !

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